Aurélie Sicas

Née à Lisbonne en 1979, Aurélie Sicas vit et travaille à Nantes depuis 15 ans. Après une première année à l’école des beaux-arts de Nantes, le besoin de découvrir de nouveaux horizons l’amène à l’Institut des Arts Visuels de la Martinique. Passionnée de photographie argentique et de peinture, elle obtient le DNAP avec les félicitations du jury. Elle poursuivra son travail de peintre jusqu’à la redécouverte du fusain en 2018. Elle se consacre dorénavant entièrement à cette pratique.

” La figure humaine constitue le point de départ de mes recherches visuelles. Perçue comme une énigme complexe et paradoxale, je tente d’en percer le mystère à travers la mise en scène de personnages fictifs. Qui sont-ils? Quel(s) rôle(s) jouent-ils? En ont-ils conscience?
En m’inspirant de mes expériences personnelles mais aussi de l’histoire de l’art ou du cinéma, mon travail questionne l’intime, le paraître, l’(in)communicabilité, l’empathie, la dualité, l’altérité…
Utilisant divers artifices (vêtements et accessoires), je donne corps à toutes sortes de personnages, sans limites de genre. A travers cette démarche je cherche à faire l’expérience de l’autre, usant parfois de stéréotypes, qu’ils soient consciencts ou non. J.-C. Kaufmann à écrit «le sujet n’est jamais autant lui même que lorsqu’il devient autre»… Je recherche la tension psychologique à travers une gestuelle qui révèle de subtils états intérieurs et inconscients. Dans mes dernières séries, l’absence de visages apporte une grande liberté d’interprétation tout en invoquant la métaphore du masque.
Chaque dessin est conçu comme un photogramme d’une narration sans lien les unes avec les autres. À partir de photographies réalisées devant un miroir qui devient ici écran, filtre, passerelle, mes mises en scènes prennent forme lors un photomontage que je transpose sur le papier. Le choix du cadrage associé au fusain, dont j’exploite ses contrastes prononcés, la richesse de ses textures et le velouté de son grain, donnent une apparence photographique à mes dessins, tout en renforçant leur caractère fictionnel.
A travers mes images, je cherche ainsi à interroger notre relation au monde, à soi, aux autres et l’imaginaire à tous les scénarios possibles.”